Lever ce matin à 5h30 afin d’accompagner trois familles dont les champs se situent de l’autre côté de la “barrière de sécurité” isolant la colonie d’Ariel. Organisation parfaite de nos partenaires palestiniens. Nous nous retrouvons à 6h30 devant la grille, avec les trois familles que nous devons accompagner. Nous sommes donc divisés en trois groupes.
Nous attendons patiemment l’arrivée des militaires israéliens qui ouvrent finalement la grille à 7h15. Une famille palestinienne passe alors sans problème puis c’est le tour du premier groupe des français au nombre de quatre qui franchissent apparemment sans encombre le barrage avec l’obligation (surprenante) de laisser aux militaires leurs passeports ce que les autres groupes (un peu en retrait) ne réalisent pas immédiatement. Le deuxième groupe tente alors de passer et exprime sa réserve discrète sur le fait de laisser leur passeport. Ils interrogent alors le coordinateur palestinien qui conseille d’obéir, ce qu’ils font.
Le casse-tête de la récolte, pour des propriétaires de terres enfermées par le mur d’annexion… En arrière-plan, la colonie d’Ariel.Le comportement des militaires change alors (peut être suite au passage d’un gradé) car ils demandent à ceux qui ne sont pas encore passes de rappeler sans explication aucune le premier groupe déjà arrivé sur son lieu de cueillette. À partir de ce moment les militaires expriment leurs refus – poli mais ferme – de nous laisser passer, malgré une insistance calme de notre part.
Devant leur refus, nous repartons la mort dans l’âme et allons debriefer au bureau du Palestinian Agricultural Relief Committees à Salfit. Cet échange a permis de lever les incompréhensions et a accru la cohésion du groupe. Visite ensuite de l’écoferme où nous retournons travailler l’après-midi et plantons un grenadier marquant notre passage. Nous y retrouvons Arafat Abu Ras, paysan, mais également travailleur au ministère des affaires sociales, qui nous explique la situation dramatique de son village, As Sawiyah (situé à 18 km au sud de Naplouse) soumis à des pressions permanentes des colons de Eli, ne sachant pas si il devait en référer à l’Autorité Palestinienne ou finalement se résigner au joug de l’occupant.