Ce matin à 4h, comme d’habitude, un groupe de courageux est allé récolter le raisin pour le vendre sur le marché de gros.
À 8h nous nous sommes rendus à « Avigail outpost », à 15km au sud d’Hébron pour une cueillette « sensible » dans le sens où elle est très proche d’un avant-poste illégal.
Arrivés sur place, nous avons dû attendre l’arrivée des militaires qui autorisent la cueillette dans cette zone seulement si l’on en fait la demande avant. Escortés par les militaires, nous nous sommes rendus à l’entrée de la colonie où se trouve le champ d’oliviers. Après quelques minutes de discussion entre les paysans palestiniens, le militaire et un colon portant pistolet à sa ceinture, nous avons pu commencer la cueillette.
Les arbres étaient fournis et les paysans bien équipés et organisés. Ils nous ont offert thé, café et repas du midi. Ils ont également chanté avec nous « On lâche rien » d’HK et les Saltimbanques. Tout s’est très bien passé dans la joie et la bonne humeur.
Nous avons pu terminer la récolte sur l’ensemble des oliviers de la zone concernée. Les paysans accueillants semblaient ravis de notre coup de main et nous ont remerciés chaleureusement.
C’était la première fois que nous travaillions si proche des colonies et des militaires (dont le chef a pris plusieurs cafés avec les paysans, ambiance étrange…). Pendant presque toute la cueillette, il y avait le bruit d’avions de chasse qui passaient au-dessus de nos têtes et les bruits de tractopelles et de marteaux-piqueurs qui travaillaient en permanence.
On était sous les fenêtres des colons pour les derniers oliviers. On a pu remarquer qu’ils installent – dans un premier temps – des Algeco, puis des mobil-homes et enfin des maisonnettes en dur. Tout cela sous la protection permanente des militaires et de manière illégale sur des terres palestiniennes. Ce qui n’empêche pas la construction d’une route toute neuve pour desservir la colonie, l’installation d’eau, d’électricité, de lampadaires dans une zone où les locaux ne bénéficient pas de ces infrastructures.