Nous cueillons aujourd’hui à Hébron, sur une parcelle remplie d’oliviers millénaires. La parcelle se situe dans un lieu de tension. En contre-bas, ce qu’on appelle la “ville fantôme”, ancien quartier palestinien vidé de ses habitants afin d’y construire des colonies et de maintenir une zone de sécurité autour d’elles. Sur le côté de la parcelle, le cimetière musulman, aujourd’hui inaccessible pour les palestiniens. En haut de la parcelle, des maisons de colons, drapeaux israéliens flottant au vent.
Les gens que nous aidons aujourd’hui, une couple de vielles personnes, vivent dans une maison collée à la colonie. En discutant avec eux dans un mélange d’arabe et d’anglais, nous apprenons qu’ils auraient perdu cinq enfants, dont certains en raison de l’occupation. Tout le temps de la cueillette, nous serons surveillés par des militaires; certains juste de passage, d’autres assis à l’abri du soleil, fusils mitrailleurs à la main. Malgré notre nombre, nous venons difficilement à bout de quatre oliviers tant ils sont fournis et imposants. Pour cueillir sur une parcelle de cette envergure; il faut compter plusieurs jours de travail. Quand il est l’heure de repartir, nous laissons difficilement le couple seul et dépité. Il leur a fallu obtenir une autorisation pour cueillir sur leur terrain et la masse de travail à abattre est difficilement imaginable pour un couple seul et âgé.
L’après-midi, nous avons pris le temps de découvrir la campagne aux alentours d’Hébron. Nous avons découvert un tout autre paysage, bien plus vert. Nous nous faisons la réflexion que tout est bien plus beau sans colonie à l’horizon; sans mur, barbelés et soldats.
Un site de référence : Mapping Hebron’s apartheid