“Ici, vivent des ennemis – expulsez ou tuez”. Ce slogan a été gravé sur les murs d’une maison à ‘Urif en juin 2018 par des Israéliens. Le village est situé près de la colonie de Yitzhar. Les graffitis haineux ont été peints alors que Yesh Din préparait ce document de synthèse et résumait tragiquement ses principaux arguments.
Les villages palestiniens de Burin (بورين), Huwarah (حوّاره), Madama (مادما), ‘Urif (عوريف), Einabus (عينابوس) et’ Asirah al-Qibliyah (عصيرة القبلية) se situent au bas de Jabal , au sud de la ville de Naplouse. Ces communautés sont installées de manière continue depuis des centaines d’années, certaines depuis des milliers d’années. Yitzhar – Une étude de cas porte sur la réalité de la vie quotidienne de ces villages, complètement transformée par la présence des colons israéliens et la violence qu’ils pratiquent.
Le rapport porte sur quarante incidents documentés par Yesh Din entre janvier 2017 et mars 2018, dans lesquels des colons et d’autres civils israéliens, en provenance de la colonie de Yitzhar et de ses avant-postes satellites et du poste avancé de Giv’at Ronen, ont causé des dommages corporels ou matériels à des personnes. résidents des six villages. Les incidents se sont produits dans des maisons, des rues de village et des terres agricoles entourant les villages. Cette étude de cas met en lumière une zone relativement restreinte et ce qui s’y est déroulé sur une courte période, et aide à éclairer des phénomènes qui ne sont pas propres à Yitzhar mais se produisent, à des degrés divers, dans toute la Cisjordanie.
La violence des colons est censée engendrer la peur et la terreur qui, à leur tour, pousseront les Palestiniens hors de leurs terres et ouvriront la voie à une expansion du contrôle israélien dans les Territoires palestiniens occupés. Mais cette violence ne se produit pas dans le vide. La motivation d’Israël de renforcer son emprise sur les terres palestiniennes en Cisjordanie, qu’il a maintenues sous un régime militaire pendant plus de 51 ans, correspond au programme des colons. L’État n’incite pas à la violence des colons, mais la conduite de ses agences – le gouvernement, l’armée, la police et le ministère public – l’a éclairci.
Yitzhar – Une étude de cas montre comment la protection offerte par Israël aux colons alimente leur violence continue à l’égard des Palestiniens. L’État attribue des terres et des infrastructures aux colons, approuve rétroactivement les constructions illégales et les avant-postes non autorisés, et s’emploie à renforcer la légitimité de la présence israélienne en Cisjordanie. L’armée restreint l’accès des Palestiniens à leurs propres terres, n’empêche pas les attaques contre les habitants du village et aide souvent les colons violents, que ce soit directement, à travers les actions des soldats, ou indirectement, par le biais des coordinateurs de la sécurité de la colonie. Après les faits, si une plainte est déposée, la police et le parquet accordent aux assaillants une immunité de facto et ne font que rarement comparaître ceux-ci devant le tribunal.
La conduite d’Israël, qui non seulement tolère la violence perpétrée par les colons, mais en fait l’appuie, conduit à la prolifération et à l’expansion des actions violentes. Cette violence n’est ni fortuite ni banale. Cela fait partie d’un système, c’est un maillon supplémentaire de la chaîne de mesures mise en place pour s’emparer de la terre palestinienne. Cette politique israélienne viole gravement les droits de l’homme des Palestiniens, principalement les droits à la vie et à la sécurité de la personne, ainsi que le droit à la propriété et à la liberté de circulation. Il paralyse la vie quotidienne des femmes, des hommes et des enfants, qui sont obligés de se limiter à des espaces de plus en plus restreints et vivent dans une peur constante, même à l’intérieur de leur propre maison.
Article publié par Yesh Din, le 25/10/2018