Ce matin nous avons été divisés en deux groupes pour la cueillette des olives a Deir Istiya :
-
Groupe 1 : Sur une exploitation de 300 oliviers, N. nous a formés à la cueillette pendant que sa femme triait la récolte (séparation des feuilles et des olives) .
- Groupe 2 : Sur une exploitation de 80 oliviers, c’est la famille de R. qui nous a accueillis.
Dix-sept familles travaillent ensemble à Deir Istiya sur différentes zones communes ou non (cultures d’olives, d’orge ou pâturages). Onze colonies (appelées aussi îlots) se sont implantées près du village et principalement sur les zones de pâtures (plus facilement constructibles et plus sécurisées parce que situées en hauteur).
Après le déjeuner, visite de la coopérative des femmes au dessus du jardin d’enfants. Elles y fabriquent différents mets (sauce pimentée, zaatar, olives préparées…) qu’elles revendent à des restaurateurs ou des marchés. Les femmes y travaillent deux à trois heures par jour, se versant un salaire horaire de 8 shekels (environ 2 euros).
S’en est suivie une visite de l’éco-jardin d’environ un hectare situé sur un coteau en face de Farkha. La terre y est louée pour vingt ans auprès de l’autorite palestinienne, projet soutenu par l’association “Terre et Humanisme”. Ce projet est en lien avec la récolte des olives et la coopérative de femmes. L’objectif de ce jardin agro-écologique est de montrer l’exemple aux paysans locaux, via une culture saine (pas d’engrais chimiques ni de produits phyto-sanitaires) et peu gourmande en eau. On peut y voir plusieurs composts, un méthaniseur artisanal, plusieurs citernes, différentes cultures (arbres fruitiers, aromates, légumes) ainsi que des espaces pour se restaurer, discuter, et même méditer.
La journée s’est achevée avec la rencontre des parents de la femme de notre hôte. Son père ayant été le premier communiste de Farkha, il nous a fait part de son parcours politique depuis la Naqba. De son exode jusqu’à la création des chantiers de volontaires, de la plantation d’oliviers en passant par son emprisonnement en Israël, nous avons été spectateurs du témoignage d’un résistant à l’occupation depuis 1948.