Aujourd’hui nous partons cueillir avec Ahmad, son fils et un ami à Walajah à Jerusalem Ouest.
Ahmad est originaire de Walajah une région qui a été successivement colonisée, en 1948 divisée en deux par convoitise pour la voie de chemin de fer, puis en 1967 et en 1984. L’appropriation des terres par les colons a conduit les habitants à quitter leur maison. Ils ont été chassés vers le camp de réfugiés de Dheisheh à coté de Bethléem. Ahmad, professeur de langue arabe dans le camp où il vit, se bat aujourd’hui pour conserver sa terre en continuant, malgré l’interdiction, de récolter ses olives. L’endroit, situé en zone C, a en effet été décrété parc national par le gouvernement Israélien.
Pour s’y rendre nous devons contourner une route dont l’accès est bloqué, escalader et s’enfoncer à travers les landes, l’oliveraie se trouvant aujourd’hui au pied d’une des trois colonies. La vallée est devenue une zone résidentielle et de loisirs ( Zoo, aquarium, etc.) pour les colons.
Après avoir cueilli 120 kilos d’olives ( récolte maigre au vu de la difficulté d’accès et donc de l’entretien et de la taille des arbres), nous empruntons finalement la route interdite ce matin ( voie d’accès qui aurait été la plus simple pour atteindre le lieu de cueillette).
Des militaires israéliens arrivent alors, nous laissant, par précaution, juste le temps de dissimuler les sacs d’olives. Ahmad et nous même sommes interrogés sur notre présence, échange au cours duquel Ahmad explique la récolte de ses olives. Finalement, les militaires nous laisseront repartir avec la récolte en nous escortant jusqu’en zone B.
Suite à cet évènement, la cueillette de demain initialement prévue dans la même zone est annulée… les militaires ayant sommé Ahmad de ne pas revenir “avec ces gens là”.