Une rencontre à l’école secondaire mixte de Farkha était programmée pour notre groupe. Nous avons été accueillis par les élèves et les professeurs au cours de leur cérémonie quotidienne d’ouverture de l’école. Hymne palestinien, chansons, poèmes récités par les enfants, écrits pour certains par eux-mêmes. Depuis son ouverture, il y a 50 ans, cette école est mixte. Les enseignants et le personnel de l’école pensent que l’éducation, la culture et l’agriculture sont des piliers de la résistance face à l’occupation. D’ailleurs, l’école est obligatoire et gratuite pour tous les enfants jusqu’à 16 ans.
En deuxième partie de matinée, nous sommes allés travailler à l’éco-jardin de Farkha. Il s’agit d’un jardin en permaculture biologique expérimental. Installé sur le versant sud d’une vallée en contrebas du village, les plantations sont soigneusement disposées en terrasses afin d’économiser l’eau. Le système d’irrigation ingénieux, la méthanisation, la récupération d’eau de pluie, l’amendement des sols par fumure et déchets organiques, sont autant de techniques qui permettent de tendre vers une autonomie complète. Les fermiers sont sensibilisés à l’écologie et notamment à la gestion des déchets plastiques. Les enfants de l’école participent d’ailleurs largement à ce projet en nettoyant les rues du village.
Nous avons eu la chance de rencontrer Abbas Milhem, directeur du PFU, « Palestinians Farmers Union » qui défend les droits des fermiers de Cisjordanie et de Gaza. Les agriculteurs sont à la fois les garants de la souveraineté alimentaire et les premiers défenseurs de la terre face à l’occupation. La grosse majorité des terres agricoles se trouvent en zone C, intégralement sous domination militaire israélienne. Pourtant, chaque parcelle est cultivée et 110 000 familles vivent de la cueillette des olives. Abbas insiste sur la nécessité et l’importance des actions internationales (BDS, cueilleurs volontaires, etc.) pour soutenir le peuple palestinien.
Nous finissons la journée par une visite de Naplouse, de son centre historique et une dégustation bienvenue du Kouign-amann local, le Knafeh, spécialité de la ville.