164 organisations de la société civile en Europe dont l’AFPS : Suspension de l’Accord d’Association UE

164 organisations de la société civile en Europe dont l’AFPS

Appel européen : Suspension de l’Accord d’Association UE – Israël !

Une campagne de la société civile européenne centrée sur les institutions de l’UE et les États membres

Les organisations soussignées appellent conjointement à la suspension de l’Accord d’Association UE-Israël au vu des violations des droits de l’Homme par l’État d’Israël dans le Territoire Palestinien Occupé (TPO).

Ces violations des droits de l’Homme constituent clairement une infraction à l’article 2 qui impose aux parties à l’Accord le respect des droits de l’Homme et des principes démocratiques comme élément essentiel de l’Accord.

Nous condamnons sans équivoque toutes les violations du droit international, dont les meurtres de civils et nous appelons les autorités concernées à enquêter à ce sujet sans délai.

Ce qu’il se passe à Gaza est une “crise de l’humanité”, comme l’a déclaré le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. La guerre menée actuellement par Israël à Gaza a causé des pertes civiles massives, la destruction massive d’infrastructures civiles et le déplacement forcé de la population à plusieurs reprises. La plupart des hôpitaux ont été bombardés et détruits par Israël et les équipes médicales tuées. La population de Gaza est confrontée à une immense souffrance, à la famine et aux maladies contagieuses, du fait des attaques continuelles et du blocus exercé par Israël sur la nourriture, l’eau, le carburant, les médicaments et l’aide humanitaire. Les enfants, parmi d’autres groupes vulnérables, ont été particulièrement affectés et de façon dévastatrice.

Le 26 janvier 2024, la Cour de Justice Internationale (CIJ) a jugé que la conduite d’Israël à Gaza constituait un risque de génocide et a ordonné à Israël de prendre des mesures pour l’empêcher. Le 28 mars, la CIJ a de nouveau donné l’ordre à Israël de mettre en œuvre ces mesures préventives. Le 24 mai, la CIJ a donné l’ordre à Israël de cesser immédiatement son offensive militaire à Rafah et d’ouvrir le passage de Rafah pour permettre que la fourniture de services et d’assistance se fasse sans encombre.

Toutefois, les violations des droits de l’Homme par le gouvernement israélien n’ont pas commencé en 2023 et ne sont pas limitées à la bande de Gaza. Des violations systématiques et largement répandues des droits humains telles que la confiscation de terres et de ressources et la discrimination raciale ont été bien documentées au cours des 57 années d’occupation du territoire palestinien et des 17 années de blocus de Gaza. Le Conseil Européen a aussi exprimé à plusieurs reprises son inquiétude quant à l’extension des colonies, au blocus de la bande de Gaza et à l’usage d’une force disproportionnée.

Les preuves de torture et de traitements inhumains des prisonniers palestiniens sont bien documentées. La situation des prisonniers n’a fait qu’empirer depuis octobre 2023, y compris pour ceux de Gaza emprisonnés par l’armée israélienne.

Le 19 juillet 2024, la CIJ a émis un avis consultatif sur les “Conséquences juridiques découlant des politiques et pratiques d’Israël dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est”. Une de ses principales conclusions est que “les violations par Israël de l’interdiction d’acquérir du territoire par la force et du droit du peuple palestinien à l’autodétermination […], les abus permanents d’Israël liés à sa position de puissance occupante par l’annexion et l’affirmation d’un contrôle permanent sur le Territoire Palestinien Occupé et le fait que le droit du peuple palestinien à l’autodétermination fasse l’objet d’une privation continue, violent les principes fondamentaux du droit international et rendent illégale la présence d’Israël dans le Territoire Palestinien Occupé. Cette illégalité renvoie à l’entièreté du territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967”. La Cour a ensuite insisté sur le fait qu’Israël agit en rupture de la Convention de l’ONU sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale, l’interdiction de la ségrégation raciale et de l’apartheid. Dans l’article 279 la Cour considère que “tous les États sont tenus de ne pas prêter aide ou assistance au maintien de la situation créée par la présence illégale d’Israël dans le Territoire Palestinien Occupé”.

Ces graves violations du droit international et du droit humanitaire n’auraient jamais été possibles si la communauté internationale, dont l’Union Européenne, avait tenu Israël responsable de ses actes et pris des mesures appropriées en réponse. Il est temps que cette approche infructueuse change.

Le respect des droits humains constitue un “élément essentiel” de l’Accord d’Association avec des pays partenaires. Les dispositions de l’Accord d’Association UE-Israël stipulent que les parties s’associent “considérant l’importance que les parties attachent […] aux principes de la Charte des Nations Unies, en particulier au respect des droits de l’Homme et de la démocratie, qui sont la base même de l’Association”. L’article 2 établit que les relations entre les parties, de même que toutes les dispositions du présent accord, se fondent sur le respect des droits de l’Homme et des principes démocratiques, qui inspirent leurs politiques internes et internationales et qui constituent un élément essentiel du présent accord”.

La violation des clauses dites “éléments essentiels” permet à l’UE de mettre fin à ou de suspendre complètement ou partiellement un Accord d’Association, en accord avec l’article 60 de la Convention de Vienne sur le droit des traités. L’article 82 de l’Accord d’Association prévoit que “Chacune des parties peut dénoncer l’accord en notifiant son intention à l’autre partie”, tandis que l’article 79, paragraphe 2, prévoit les règles de procédure applicables dans ce processus.

Les États tiers ont la responsabilité d’empêcher le génocide en vertu du droit international et donc, ils doivent prendre toutes mesures diplomatiques, économiques et politiques en leur pouvoir pour empêcher le génocide à Gaza. Les États membres de l’UE devraient utiliser le moyen de pression et employer tous moyens légaux à leur disposition pour influencer Israël afin qu’il s’abstienne d’actes contrevenant à la Convention sur le génocide et pour mettre fin à l’occupation illégale selon la conclusion de la CIJ, dont la révision des négociations commerciales et des accords.

Notre campagne est dirigée vers toutes les parties prenantes de l’UE dans leurs domaines respectifs de responsabilité :

 Le Conseil Européen a le pouvoir de décider de suspendre l’Accord d’Association : la règle de l’unanimité ne peut être une excuse lorsque les valeurs fondamentales de l’UE sont en jeu.

 La Commission Européenne, en tant que “Gardienne du Traité”, a la responsabilité d’assurer que les traités sont respectés et correctement mis en œuvre (article 17 du TUE), notamment l’article 2 de l’Accord d’Association. La Commission doit examiner et demander des justifications à Israël pour son absence de respect de l’Accord et proposer des mesures appropriées au Conseil ; dans le cas présent, de telles mesures ne vont pas requérir l’unanimité.

 Le Parlement Européen devrait utiliser son poids politique pour exercer une pression sur le Conseil et sur la Commission pour qu’ils assument leurs responsabilités. Il peut le faire en initiant des débats parlementaires, proposant des résolutions et cetera.

 Les États membres de l’UE doivent exiger que la Commission accélère ses investigations quant à savoir si Israël se conforme à l’article 2 ; ils sont aussi les décideurs au Conseil. De plus, ils sont engagés, en tant que signataires de la Convention sur le génocide, à empêcher et à punir la commission du génocide.

Par notre campagne, avec les citoyens de l’Union Européenne, nous exhortons les parties prenantes à agir d’urgence pour faire advenir la suspension de l’Accord d’Association UE-Israël et tous les accords qui lui sont liés, jusqu’à ce qu’Israël se conforme au droit international et au droit humanitaire international et applique les décisions et avis consultatifs de la CIJ.

La suspension de l’Accord d’Association devrait être maintenue jusqu’à ce que l’UE soit assurée que rien dans ses relations avec Israël ne contribue en quelque manière – politique, financière, militaire, technique, commerciale, en rien – à la poursuite de l’occupation et du déni des droits du peuple palestinien. Ce qui est arrivé à Gaza et dans l’ensemble du Territoire Palestinien Occupé est la conséquence de la faillite morale et politique de la communauté internationale. La suspension de l’Accord d’Association en raison des violations par Israël des clauses sur les droits humains n’est plus à discuter, mais représente une obligation pour l’UE d’être en cohérence avec ses propres principes et valeurs. Manquer à cette obligation reviendrait à accepter l’état actuel de profonde illégalité rendu possible par des décennies d’impunité et créerait un dangereux précédent à l’échelle mondiale.

Voir la liste des signataires  sur le site de l’AFPS:

https://www.france-palestine.org/Appel-europeen-Suspension-de-l-Accord-d-Association-UE-Israel

 

Écrire au président de la République... ça suffit !

MONSIEUR LE PRÉSIDENT MACRON,

 

Je me permets de vous transmettre le texte traduit en français de l’intervention que Monsieur Riyad Mansour, observateur permanent de l’État de Palestine auprès des Nations Unies, a prononcée lors de la réunion d’urgence du Conseil de sécurité du 13 août 2024 sur la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne.

 

Cette déclaration, à travers le Conseil de Sécurité, s’adresse à vous, personnellement. Depuis le 7 octobre, vous n’avez en effet cessé d’adopter un positionnement ambigu, en tout point semblable à ce que dénonce M. Mansour. Ce que l’on appelle faire deux poids, deux mesures… Vos indignations sont sélectives. Vous faites commencer l’histoire le jour de l’attaque des groupes armés palestiniens et faites semblant de considérer que ce qui se joue est une guerre entre l’État d’Israël « qui a le droit de se défendre » et le Hamas «terroriste ». Ainsi, vous effacez à bon compte le déni du droit international qui dure depuis l’adoption du plan de partage en 1947 et qui commence par le refus de considérer l’existence d’un peuple autochtone (jamais consulté en tant que tel par l’ONU de l’époque), puis de réaliser son droit inaliénable à l’autodétermination. Vous effacez les massacres orchestrés par la Haganah, l’Irgoun et le groupe Stern qui ont terrorisé la population palestinienne et initié la Nakba, le nettoyage ethnique de ce qui devait devenir l’État d’Israël. Vous effacez la colonisation, qui s’est développée dès 1967 et qui est désormais devenue exponentielle, des territoires palestiniens occupés – dont Jérusalem-Est – agitant récemment pour la galerie de vaines menaces contre quelques colons considérés par vous comme trop évidemment violents, « en même temps » que vous exonérez sa dimension systémique, stratégique, assumée par l’État d’Israël et ses représentants, son armée et son corpus de lois d’apartheid. Vous passez sous le tapis les années de blocus de la bande de Gaza, les multiples massacres que l’armée israélienne y a commis, et leurs conséquences humaines, économiques et politiques.

 

Prestidigitateur orwellien de la fabrique que l’oubli, vous n’êtes pas seulement un témoin passif, mais un acteur complice du génocide en cours. Vous êtes en effet, chez nous, un procureur, un accusateur déterminé de la campagne de diffamation indigne qui assimile toute critique de la politique israélienne à de l’antisémitisme. Vos services n’hésitent pas à inculper, voire à condamner toute honte bue, des syndicalistes, des militants associatifs et politiques, des citoyens juifs antisionistes pour apologie du terrorisme (c’est la même accusation qui est portée en Israël contre des opposants politiques à l’occupation, à la colonisation, à l’apartheid et qui vaut à des citoyens israéliens juifs des peines de détention administrative, jusqu’alors réservées aux Palestiniens). Vous contribuez ainsi à dissimuler les fondements suprématistes, coloniaux et surtout géostratégiques du « problème israélo-palestinien », dont la France porte une part de la responsabilité historique.

 

Le carnage continue, les agences de l’ONU présentes sur le terrain alertent : vous laissez faire ! Tout au plus, quand les images sont trop horribles et parviennent à passer le mur de l’autocensure dans les grands médias vous fendez-vous, par l’entremise de votre

ministre démissionnaire des affaires étrangères, de déclarations générales de principe, non sans avoir attendu que vos amis étatsuniens, britanniques ou allemands l’aient fait avant vous.

La France est signataires des conventions sur la prévention et la répression du crime de génocide. Elle a obligation d’intervenir. Le nombre total de personnes tuées, disparues et estropiées dans la bande de Gaza se montait le 12 août à au moins 142 169, (ce qui rapporté à la population française représenterait 4 359 006 victimes : une broutille) : vous laissez faire !

Des entreprises et des banques françaises continuent à investir dans la colonisation : vous laissez faire !

Des entreprises, des secteurs de recherche universitaires coopèrent avec le complexe militaro-industriel lié commercialement, voire structurellement, à leurs équivalents israéliens : vous laissez faire !

Vous êtes donc l’allié d’un État présidé par le signataire de dédicaces sur des bombes destinées à écraser Gaza et dirigé par un affairiste corrompu et des colons fascistes.

Qu’espérez-vous ? Que l’histoire gardera de vous le souvenir du Président des Jeux Olympiques de Paris ? À l’heure où le Président Biden voudrait disparaître en évitant de se voir affubler pour l’éternité du sobriquet de « Genocide Joe », vous devriez, « par Jupiter », songer à ripoliner votre vitrine ! Elle en a grand besoin !

Avez-vous le choix ?

Pouvez-vous encore entendre M. Mansour et, in extremis… sauver l’honneur !

 

 

Génocide à Gaza: Rassemblement place de la mairie vendredi à 18h30 à Rennes

Retrouvons nous tous les soirs à 18h30 place de la mairie pour dire non au génocide. Cessez le feu immédiat à Gaza.
https://www.ouest-france.fr/bretagne/rennes-35000/a-rennes-tous-les-soirs-ils-manifestent-pour-un-cessez-le-feu-a-gaza-f5311e60-0d5c-11ef-8ec1-43107fb4d6b9
Communiqué de l’AFPS

Rafah – Gaza – Palestine : Jusque quand laissera-t-on Netanyahou massacrer les Palestiniens en toute impunité ?

Le 6 au matin, il avait intimé aux Palestinien⸱nes qui avaient trouvé refuge à l’Est de Rafah de partir pour des zones « sécurisées ». Il y a longtemps que tout le monde sait ce que cette propagande de guerre israélienne veut dire car il n’y a aucun lieu sûr à Gaza, il y a juste des endroits moins bombardés que d’autres. Les familles, souvent déjà déplacées plusieurs fois sont de nouveau condamnées à errer sur des routes défoncées dans une angoisse totale dans l’espoir d’éviter la mort.

Ce sont bien 1,3 millions de personnes qui sont prises dans cette nasse mortifère.

La volonté de Netanyahou est claire, poursuivre son attaque coûte que coûte en dépit de l’opposition au moins affichée faiblement de ses alliés occidentaux et des Nations-unies à cette opération. Avec son gouvernement d’extrême droite il poursuit implacablement son objectif : l’exode, le nettoyage ethnique, le génocide du peuple palestinien.

Il découvre une fois encore son vrai visage, et un nouveau carnage est à craindre.

La logique de guerre semble devoir s’imposer malgré toutes les mises en garde des organisations humanitaires.

Les réactions de ses amis et alliés restent comme toujours de l’ordre des déclarations sans suite. La France rappelle son opposition à l’invasion terrestre mais ne fait rien, comme à son habitude. Joseph Borel dit que l’Union européenne doit agir et… on attend les actions de l’Union européenne. C’est cette inaction continue depuis des mois et des années face aux crimes d’Israël qui a conduit à cette situation où le peuple palestinien fait face seul à son oppresseur.

Jusqu’à quand Israël va-t-il bénéficier de cette lâcheté coupable ?

Les Palestinien⸱nes ne peuvent compter que sur les peuples mobilisés. C’est pour cela qu’alors que les étudiant⸱es et lycéen⸱nes continuent leur mobilisation malgré la répression qu’ils subissent, l’Association France Palestine solidarité a appelé à des rassemblements partout où c’est possible et dès que possible.

Mobilisé-es nous sommes pour un soutien total au peuple palestinien de Rafah, de Gaza et de toute la Palestine et mobilisé⸱es nous resterons !

Un génocide, ça ne se regarde pas, ça se combat et ça s’arrête !

Le Bureau national de l’AFPS
Le 8 mai 2024

Appel à action / Interpellez vos député·es pour que la France saisisse la Cour pénale internationale sur la situation à Gaza

Depuis le 7 octobre 2023, l’État israélien met en œuvre la destruction totale et systématique de la société palestinienne à Gaza. Aux bombardements intensifs et assauts terrestres, ayant causé la mort de plus de 30000 civil.es palestinien·nes, s’ajoutent le blocage de l’aide humanitaire et la destruction des infrastructures essentielles (eau, électricité, hôpitaux) causant famine et maladies. Israël est en train de commettre un génocide sous nos yeux.

Au cours des derniers mois, le gouvernement français est passé de la proclamation d’un soutien inconditionnel à l’expression publique de craintes, ce qui est largement insuffisant. Il n’a activé aucun des instruments du Droit International à sa disposition pour faire cesser le Génocide, comme il devrait le faire en vertu de ses obligations au regard de la Convention pour la prévention du Crime de Génocide. Le Parlement français, quant à lui, n’y a pas consacré un seul débat depuis le mois d’octobre 2023.

Une proposition de résolution transpartisane (cosignée par plus de 70 député·es issu·es de quatre groupes parlementaires) visant à saisir la Cour pénale internationale (CPI) sur la situation à Gaza et notamment sur la qualification de génocide pour les crimes commis par l’armée israélienne, a été déposée à l’Assemblée Nationale. Afin que cette résolution soit débattue et votée, elle doit être signée et soutenue par un bien plus grand nombre de député·es.

>> Voir la Proposition de Résolution


Appel à action / Stop Génocide ! la France doit saisir la CPI : écrivez à vos député·es

1) Écrivez à vos député·es

Ils doivent se mobiliser en grand nombre pour que la Résolution 2073 soit inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée Nationale.

Nous citoyen·nes français.es devons exiger de nos représentant·es que la voix de la France ne reste pas silencieuse. Un Génocide ça ne se regarde pas, ça s’arrête !

>> J’écris à mes député·es – en quelque clics seulement

2) Partagez cet appel à action sur les réseaux sociaux

Encouragez vos ami·es, votre famille, tous vos réseaux à agir eux aussi ! Plus nous serons nombreux·ses, plus notre voix sera entendue !

Jénine : 75 ans après, la Nakba, contre les mêmes, toujours ! Communiqué de l'AFPS.

Communiqué national de l’ AFPS

Ce lundi 3 juillet 2023, dans le camp de Jénine, on a vu des images qu’on aurait espéré ne plus jamais revoir : des familles palestiniennes forcées de quitter leurs maisons pour sauver leur vie.

Depuis le milieu de la nuit précédente, ces familles ont vécu la terreur des bombardements depuis des hélicoptères Apache et depuis des drones ; étaient visées les personnes et les biens : des habitations, la mosquée, le Théâtre de la Liberté, les hôpitaux de la ville.

Ces familles ont vécu la terreur avec l’invasion du camp par des forces terrestres, des tirs de snipers, la destruction des rues et des infrastructures, dont l’alimentation en eau et en électricité, avec d’énormes bulldozers blindés.

Il n’y a plus d’eau dans le camp, presque plus d’électricité, sortir de chez soi se fait au péril de sa vie.

La nuit venue, des familles du camp ont reçu des messages leur intimant l’ordre de quitter le camp dans les deux heures avant de nouveaux bombardements. Ce sont 3000 personnes environ (parmi les 17000 habitants du camp) qui se sont retrouvées dans la rue pour quitter le camp – hommes, femmes, vieillards, enfants, bébés – au milieu des ruines laissées par l’armée d’occupation, entre les véhicules militaires, parfois sommées de maintenir les mains en l’air. Et comme si cela ne suffisait pas, les soldats de l’armée d’occupation israélienne ont tiré des gaz lacrymogènes.

Il y a 75 ans leurs parents ou grands-parents, et parfois eux-mêmes s’étaient trouvés sur la route de l’exil, victimes du nettoyage ethnique qui a accompagné la fondation de l’État d’Israël et sont devenus réfugiés. C’était la Nakba, la catastrophe.

Cette catastrophe, dont l’objet était de déposséder les Palestiniens de leurs biens et de leur terre, n’a cessé d’être à l’œuvre, mais ce qui se passe depuis 6 mois est d’une portée plus importante. La volonté d’Israël d’étouffer toute résistance palestinienne passe par l’écrasement du foyer de résistance au camp de Jénine, quel qu’en soit le prix pour l’ensemble de la population palestinienne. Des opérations d’une ampleur encore plus grande sont ouvertement envisagées par le gouvernement israélien. Israël n’a que faire de commettre des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Israël se sait en toute impunité.

Alors que pour la première fois en 2023, les Nations unies ont commémoré les 75 ans de la Nakba, on attend les condamnations des États occidentaux et les sanctions contre Israël pour que cette barbarie qui se répète cesse ! Pour que la Nakba cesse de se répéter.

La vie des Palestiniens compte-t-elle pour le monde ?
Qui va protéger les Palestiniens ?
Qui sauvera les habitants du camp de Jénine ?

L’AFPS appelle les autorités françaises et européennes à condamner fermement ces attaques israéliennes, à rappeler le droit du peuple palestinien à la sécurité, à mettre en place au niveau international des missions de protection du peuple palestinien, et à sanctionner l’Etat d’Israël pour les crimes qu’il commet.

Le Bureau national de l’AFPS, 4 juillet 2023

>> Lire l’actualité sur le raid de l’armée israélienne dans notre rubrique En Direct de Palestine

https://www.france-palestine.org/Jenine-75-ans-apres-la-Nakba-contre-les-memes-toujours?destination=imprimer