Fin de l’occupation israélienne de la Palestine; La France doit agir !

l’AFPS lance une campagne de mobilisation pour la fin de l’occupation et de la colonisation avant le 18 septembre 2025. Agissons pour que la France applique les décisions de la Cour internationale de justice et de l’Assemblée générale de l’ONU !

Le 18 septembre 2024, s’appuyant sur l’avis de la CIJ du 19 juillet, l’Assemblé générale de l’ONU a voté une résolution exceptionnelle, approuvée par 124 États, dont la France.

>> Découvrez la campagne “Fin de l’occupation israélienne de la Palestine avant le 18 septembre 2025 : la France doit agir !”

Nous lançons ce jour avec la LDH et la FIDH une pétition adressée au Premier Ministre reprenant les demandes qui nous lui avons faites. Cette pétition fait l’objet d’un appel à action et qui est relayée par nos partenaires. Faites  signer la pétition sur vos réseaux.

>> Via les réseaux sociaux : Facebook, Instagram, X

>> Via le site de la pétition : www.change.org/FinOccupationPalestine

Action : Interpellons le premier ministre de la France
>> Signez la Pétition “Fin de l’occupation du territoire palestinien : la France doit agir !”

Actions en cours  : Interpellons nos élu·es, notre gouvernement et le président de la République
>> Appel à action / UE – Israël : Pas d’association avec le génocide, l’apartheid, la colonisation et l’occupation

 

campagne pour la libération du Docteur Hussam Abu Safiya.

Appel à action :

Agissez pour obtenir la libération du docteur Hussam Abu Safiya et tous les soignants palestiniens !

Prenez-vous en photo avec un panneau comprenant le #FreeDrHussamAbuSafiya

  • Envoyez la photo à l’AFPS : afps@france-palestine.org pour que nous diffusions largement la campagne
  • Postez votre photo sur votre réseau social avec le #FreeDrHussamAbuSafiya et mentionnez l’AFPS : @AFPSOfficiel sur X et @francepalestine_afps sur Instagram. Vous pouvez l’accompagner d’un message, vous présenter succinctement et exiger sa libération et celle de tous les soignants, la fin du génocide et des sanctions contre Israël.

 

Le contexte

Le Docteur Hussam Abu Safiya est directeur de l’hôpital Kamal Adwan situé à Beit Lahya dans le nord de la bande de Gaza, un secteur totalement asphyxié et isolé du monde depuis début octobre par un blocus impitoyable d’Israël. L’hôpital a été attaqué sans cesse depuis trois mois par l’armée d’occupation israélienne.

Le docteur Hussam Abu Safiya avait déjà été arrêté il y a deux mois puis relâché. L’armée israélienne a assassiné son fils Ibrahim et bombardé sa maison, l’a blessé lui-même en le ciblant délibérément alors qu’il sortait d’une salle d’opération. Malgré tout ça, il a refusé jusqu’au bout de quitter son hôpital et ses patients.

Le 27 décembre après l’assaut final de l’hôpital, le docteur Hussam Abu Safiya a été emmené dans un tank de l’armée israélienne.

Le témoignage vient d’un co-détenu, relâché depuis : il a été battu nu avec un câble électrique. Depuis il a été emmené dans le centre de viol et de torture de Sde Teiman.

 

Le fils du docteur Hussam Abu Safiya, Idris, a lancé un appel au monde pour briser le silence et exiger la libération de son père et de tous les soignants ! L’AFPS a choisi d’y répondre.

AGISSEZ AVEC NOUS !

https://www.france-palestine.org/Appel-a-action-Participez-a-la-campagne-pour-la-liberation-du-Docteur-Hussam

164 organisations de la société civile en Europe dont l’AFPS : Suspension de l’Accord d’Association UE

164 organisations de la société civile en Europe dont l’AFPS

Appel européen : Suspension de l’Accord d’Association UE – Israël !

Une campagne de la société civile européenne centrée sur les institutions de l’UE et les États membres

Les organisations soussignées appellent conjointement à la suspension de l’Accord d’Association UE-Israël au vu des violations des droits de l’Homme par l’État d’Israël dans le Territoire Palestinien Occupé (TPO).

Ces violations des droits de l’Homme constituent clairement une infraction à l’article 2 qui impose aux parties à l’Accord le respect des droits de l’Homme et des principes démocratiques comme élément essentiel de l’Accord.

Nous condamnons sans équivoque toutes les violations du droit international, dont les meurtres de civils et nous appelons les autorités concernées à enquêter à ce sujet sans délai.

Ce qu’il se passe à Gaza est une “crise de l’humanité”, comme l’a déclaré le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. La guerre menée actuellement par Israël à Gaza a causé des pertes civiles massives, la destruction massive d’infrastructures civiles et le déplacement forcé de la population à plusieurs reprises. La plupart des hôpitaux ont été bombardés et détruits par Israël et les équipes médicales tuées. La population de Gaza est confrontée à une immense souffrance, à la famine et aux maladies contagieuses, du fait des attaques continuelles et du blocus exercé par Israël sur la nourriture, l’eau, le carburant, les médicaments et l’aide humanitaire. Les enfants, parmi d’autres groupes vulnérables, ont été particulièrement affectés et de façon dévastatrice.

Le 26 janvier 2024, la Cour de Justice Internationale (CIJ) a jugé que la conduite d’Israël à Gaza constituait un risque de génocide et a ordonné à Israël de prendre des mesures pour l’empêcher. Le 28 mars, la CIJ a de nouveau donné l’ordre à Israël de mettre en œuvre ces mesures préventives. Le 24 mai, la CIJ a donné l’ordre à Israël de cesser immédiatement son offensive militaire à Rafah et d’ouvrir le passage de Rafah pour permettre que la fourniture de services et d’assistance se fasse sans encombre.

Toutefois, les violations des droits de l’Homme par le gouvernement israélien n’ont pas commencé en 2023 et ne sont pas limitées à la bande de Gaza. Des violations systématiques et largement répandues des droits humains telles que la confiscation de terres et de ressources et la discrimination raciale ont été bien documentées au cours des 57 années d’occupation du territoire palestinien et des 17 années de blocus de Gaza. Le Conseil Européen a aussi exprimé à plusieurs reprises son inquiétude quant à l’extension des colonies, au blocus de la bande de Gaza et à l’usage d’une force disproportionnée.

Les preuves de torture et de traitements inhumains des prisonniers palestiniens sont bien documentées. La situation des prisonniers n’a fait qu’empirer depuis octobre 2023, y compris pour ceux de Gaza emprisonnés par l’armée israélienne.

Le 19 juillet 2024, la CIJ a émis un avis consultatif sur les “Conséquences juridiques découlant des politiques et pratiques d’Israël dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est”. Une de ses principales conclusions est que “les violations par Israël de l’interdiction d’acquérir du territoire par la force et du droit du peuple palestinien à l’autodétermination […], les abus permanents d’Israël liés à sa position de puissance occupante par l’annexion et l’affirmation d’un contrôle permanent sur le Territoire Palestinien Occupé et le fait que le droit du peuple palestinien à l’autodétermination fasse l’objet d’une privation continue, violent les principes fondamentaux du droit international et rendent illégale la présence d’Israël dans le Territoire Palestinien Occupé. Cette illégalité renvoie à l’entièreté du territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967”. La Cour a ensuite insisté sur le fait qu’Israël agit en rupture de la Convention de l’ONU sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale, l’interdiction de la ségrégation raciale et de l’apartheid. Dans l’article 279 la Cour considère que “tous les États sont tenus de ne pas prêter aide ou assistance au maintien de la situation créée par la présence illégale d’Israël dans le Territoire Palestinien Occupé”.

Ces graves violations du droit international et du droit humanitaire n’auraient jamais été possibles si la communauté internationale, dont l’Union Européenne, avait tenu Israël responsable de ses actes et pris des mesures appropriées en réponse. Il est temps que cette approche infructueuse change.

Le respect des droits humains constitue un “élément essentiel” de l’Accord d’Association avec des pays partenaires. Les dispositions de l’Accord d’Association UE-Israël stipulent que les parties s’associent “considérant l’importance que les parties attachent […] aux principes de la Charte des Nations Unies, en particulier au respect des droits de l’Homme et de la démocratie, qui sont la base même de l’Association”. L’article 2 établit que les relations entre les parties, de même que toutes les dispositions du présent accord, se fondent sur le respect des droits de l’Homme et des principes démocratiques, qui inspirent leurs politiques internes et internationales et qui constituent un élément essentiel du présent accord”.

La violation des clauses dites “éléments essentiels” permet à l’UE de mettre fin à ou de suspendre complètement ou partiellement un Accord d’Association, en accord avec l’article 60 de la Convention de Vienne sur le droit des traités. L’article 82 de l’Accord d’Association prévoit que “Chacune des parties peut dénoncer l’accord en notifiant son intention à l’autre partie”, tandis que l’article 79, paragraphe 2, prévoit les règles de procédure applicables dans ce processus.

Les États tiers ont la responsabilité d’empêcher le génocide en vertu du droit international et donc, ils doivent prendre toutes mesures diplomatiques, économiques et politiques en leur pouvoir pour empêcher le génocide à Gaza. Les États membres de l’UE devraient utiliser le moyen de pression et employer tous moyens légaux à leur disposition pour influencer Israël afin qu’il s’abstienne d’actes contrevenant à la Convention sur le génocide et pour mettre fin à l’occupation illégale selon la conclusion de la CIJ, dont la révision des négociations commerciales et des accords.

Notre campagne est dirigée vers toutes les parties prenantes de l’UE dans leurs domaines respectifs de responsabilité :

 Le Conseil Européen a le pouvoir de décider de suspendre l’Accord d’Association : la règle de l’unanimité ne peut être une excuse lorsque les valeurs fondamentales de l’UE sont en jeu.

 La Commission Européenne, en tant que “Gardienne du Traité”, a la responsabilité d’assurer que les traités sont respectés et correctement mis en œuvre (article 17 du TUE), notamment l’article 2 de l’Accord d’Association. La Commission doit examiner et demander des justifications à Israël pour son absence de respect de l’Accord et proposer des mesures appropriées au Conseil ; dans le cas présent, de telles mesures ne vont pas requérir l’unanimité.

 Le Parlement Européen devrait utiliser son poids politique pour exercer une pression sur le Conseil et sur la Commission pour qu’ils assument leurs responsabilités. Il peut le faire en initiant des débats parlementaires, proposant des résolutions et cetera.

 Les États membres de l’UE doivent exiger que la Commission accélère ses investigations quant à savoir si Israël se conforme à l’article 2 ; ils sont aussi les décideurs au Conseil. De plus, ils sont engagés, en tant que signataires de la Convention sur le génocide, à empêcher et à punir la commission du génocide.

Par notre campagne, avec les citoyens de l’Union Européenne, nous exhortons les parties prenantes à agir d’urgence pour faire advenir la suspension de l’Accord d’Association UE-Israël et tous les accords qui lui sont liés, jusqu’à ce qu’Israël se conforme au droit international et au droit humanitaire international et applique les décisions et avis consultatifs de la CIJ.

La suspension de l’Accord d’Association devrait être maintenue jusqu’à ce que l’UE soit assurée que rien dans ses relations avec Israël ne contribue en quelque manière – politique, financière, militaire, technique, commerciale, en rien – à la poursuite de l’occupation et du déni des droits du peuple palestinien. Ce qui est arrivé à Gaza et dans l’ensemble du Territoire Palestinien Occupé est la conséquence de la faillite morale et politique de la communauté internationale. La suspension de l’Accord d’Association en raison des violations par Israël des clauses sur les droits humains n’est plus à discuter, mais représente une obligation pour l’UE d’être en cohérence avec ses propres principes et valeurs. Manquer à cette obligation reviendrait à accepter l’état actuel de profonde illégalité rendu possible par des décennies d’impunité et créerait un dangereux précédent à l’échelle mondiale.

Voir la liste des signataires  sur le site de l’AFPS:

https://www.france-palestine.org/Appel-europeen-Suspension-de-l-Accord-d-Association-UE-Israel

 

Génocide à Gaza: Rassemblement place de la mairie vendredi à 18h30 à Rennes

Retrouvons nous tous les soirs à 18h30 place de la mairie pour dire non au génocide. Cessez le feu immédiat à Gaza.
https://www.ouest-france.fr/bretagne/rennes-35000/a-rennes-tous-les-soirs-ils-manifestent-pour-un-cessez-le-feu-a-gaza-f5311e60-0d5c-11ef-8ec1-43107fb4d6b9
Communiqué de l’AFPS

Rafah – Gaza – Palestine : Jusque quand laissera-t-on Netanyahou massacrer les Palestiniens en toute impunité ?

Le 6 au matin, il avait intimé aux Palestinien⸱nes qui avaient trouvé refuge à l’Est de Rafah de partir pour des zones « sécurisées ». Il y a longtemps que tout le monde sait ce que cette propagande de guerre israélienne veut dire car il n’y a aucun lieu sûr à Gaza, il y a juste des endroits moins bombardés que d’autres. Les familles, souvent déjà déplacées plusieurs fois sont de nouveau condamnées à errer sur des routes défoncées dans une angoisse totale dans l’espoir d’éviter la mort.

Ce sont bien 1,3 millions de personnes qui sont prises dans cette nasse mortifère.

La volonté de Netanyahou est claire, poursuivre son attaque coûte que coûte en dépit de l’opposition au moins affichée faiblement de ses alliés occidentaux et des Nations-unies à cette opération. Avec son gouvernement d’extrême droite il poursuit implacablement son objectif : l’exode, le nettoyage ethnique, le génocide du peuple palestinien.

Il découvre une fois encore son vrai visage, et un nouveau carnage est à craindre.

La logique de guerre semble devoir s’imposer malgré toutes les mises en garde des organisations humanitaires.

Les réactions de ses amis et alliés restent comme toujours de l’ordre des déclarations sans suite. La France rappelle son opposition à l’invasion terrestre mais ne fait rien, comme à son habitude. Joseph Borel dit que l’Union européenne doit agir et… on attend les actions de l’Union européenne. C’est cette inaction continue depuis des mois et des années face aux crimes d’Israël qui a conduit à cette situation où le peuple palestinien fait face seul à son oppresseur.

Jusqu’à quand Israël va-t-il bénéficier de cette lâcheté coupable ?

Les Palestinien⸱nes ne peuvent compter que sur les peuples mobilisés. C’est pour cela qu’alors que les étudiant⸱es et lycéen⸱nes continuent leur mobilisation malgré la répression qu’ils subissent, l’Association France Palestine solidarité a appelé à des rassemblements partout où c’est possible et dès que possible.

Mobilisé-es nous sommes pour un soutien total au peuple palestinien de Rafah, de Gaza et de toute la Palestine et mobilisé⸱es nous resterons !

Un génocide, ça ne se regarde pas, ça se combat et ça s’arrête !

Le Bureau national de l’AFPS
Le 8 mai 2024

Gaza : Le massacre du complexe médical d'Al-Shifa prouve que l'armée israélienne s'est livrée à des crimes en bonne et due forme

https://euromedmonitor.org/en/article/6263/Gaza:-Al-Shifa-Medical-Complex-massacre-provides-proof-that-the-Israeli-army-engaged-in-full-fledged-crimes

11 avril 2024

Territoire palestinien – Le massacre par Israël de Palestiniens dans le complexe médical Al-Shifa de la ville de Gaza et ses environs, dont les conséquences se font encore sentir près de deux semaines plus tard, démontre que l’armée a commis des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité complets et évidents. Ces crimes comprennent les meurtres et les exécutions illégales de civils et la tentative de dissimuler les preuves en enterrant les corps des victimes et même en les défigurant dans la cour de l’hôpital.

Les membres de l’équipe Euro-Med Human Rights Monitorfield étaient présents à l’intérieur du complexe médical d’Al-Shifa pendant l’attaque de l’armée israélienne et ses conséquences. Environ une semaine après la fin de l’opération militaire, lors de la récupération de dizaines de dépouilles de victimes, Euro-Med Monitor a documenté des scènes horribles de parties de corps éparpillées sur le sol ainsi que des restes humains à l’intérieur d’une grande fosse creusée par les forces israéliennes dans la cour de l’un des hôpitaux d’Al-Shifa.

Selon les enquêtes menées par Euro-Med Monitor, qui comprennent des dizaines de témoignages recueillis pendant et après l’opération israélienne, l’armée israélienne a commis de nombreux crimes graves à l’encontre de tous les Palestiniens des environs, y compris l’assassinat et l’exécution de centaines de civils. Le sort de dizaines de personnes disparues n’est toujours pas connu aujourd’hui.

Outre les exécutions et les meurtres illégaux, l’armée israélienne a également évacué de force des milliers de Palestiniens qui s’étaient réfugiés dans l’établissement médical et a soumis des centaines de patients malades et blessés à des traitements cruels qui constituaient une menace immédiate pour leur vie, tels que la privation de nourriture et de soins médicaux. L’armée israélienne a ensuite détruit au bulldozer les cours de l’établissement médical, toutes ses chambres et tous ses services, et a mis le feu à la plupart de ses bâtiments, qui étaient déjà au bord de l’effondrement, ce qui a contraint l’établissement médical à cesser ses activités.

Alors que les équipes médicales tentent toujours de compter le nombre de victimes et de gérer l’exhumation des corps qui ont été inhumés par l’armée israélienne dans le but de dissimuler les preuves des graves crimes commis, de nouveaux témoignages sont apparus concernant les crimes de ciblage, de meurtre, d’exécution, de siège, de torture et de déplacement forcé contre les civils palestiniens dans le complexe médical d’Al-Shifa et ses environs. Les crimes documentés ont été perpétrés contre des civils, notamment des femmes, des enfants, des personnes âgées, des personnes déplacées, des professionnels de la santé et des personnes malades et blessées.

Euro-Med Monitor a précédemment estimé que plus de 1 500 Palestiniens ont été tués, blessés ou sont portés disparus à la suite du massacre d’Al-Shifa, les femmes et les enfants représentant la moitié des victimes. Euro-Med Monitor est maintenant en mesure de confirmer, d’après son enquête initiale et les témoignages qui ont suivi, que des centaines de cadavres, dont certains brûlés et d’autres avec la tête et les membres coupés, ont été découverts à l’intérieur et autour du complexe médical d’Al-Shifa.

“Nous étions à l’intérieur d’un des bâtiments de l’hôpital lorsque nous avons entendu des tirs intenses et continus qui ont duré longtemps”, a rapporté un chercheur de terrain de l’Euro-Med Monitor qui se trouvait à l’intérieur du complexe lorsque l’armée israélienne l’a pris d’assaut. “Un jeune homme est finalement apparu et nous a informés que l’armée israélienne l’avait envoyé pour nous dire que les hommes devaient se déshabiller, tandis que les femmes devaient attendre à l’arrière tout en restant sur le côté.

Nous avions tout enlevé, sauf nos caleçons, et nous étions accompagnés de personnes âgées. À l’intérieur de la pièce, un drone quadcopter est entré et a commencé à planer au-dessus de nos têtes et à nous filmer. Au lever du jour, ils nous ont divisés en groupes de cinq personnes et nous ont attaché les mains dans le dos.

Le chercheur sur le terrain a expliqué qu’un soldat israélien “a dit à certaines personnes âgées qui demandaient à aller aux toilettes ou à boire de s’asseoir, et que puisque nous, les Palestiniens, étions leurs ennemis, ils ne devaient pas nous donner de nourriture ou de soins médicaux”. Le chercheur a ajouté : “Quelques personnes ont été sorties de la pièce par les soldats, et nous entendions leurs cris d’agonie de l’extérieur avant qu’ils ne les ramènent dans un état déplorable”.

Les chercheurs de l’Euro-Med Monitor, ainsi que des centaines de civils à l’intérieur de l’hôpital, ont été forcés d’évacuer, pieds nus et nus à l’exception de leurs sous-vêtements. Ils ont marché de longues distances avant d’atteindre la zone de l’hôpital baptiste dans l’est de Gaza, où les habitants leur ont donné des vêtements et des chaussures.

Heba Raafat Abu Hasira a informé l’équipe d’Euro-MedMonitor que sa mère, ses deux sœurs et son frère avaient tous été exécutés sous ses yeux par l’armée israélienne : “Le 18 mars, les forces israéliennes ont pris d’assaut notre maison située derrière le complexe médical d’Al-Shifa au milieu des coups de feu du matin. Nous étions tous cachés dans un coin lorsque l’un des soldats a fait irruption dans la pièce où ma mère, Bushra Saeed Abu Hasira, 55 ans, et moi-même, ainsi que mes sœurs, Rozan, 25 ans, Rania, 19 ans, et Saif, 21 ans, étions assises et recouvertes d’une couverture d’hiver”.

Abu Hasira a déclaré que le soldat israélien “a pointé son arme sur nous et a continué à tirer, et à chaque mouvement que nous faisions, il tirait à nouveau sur nous”. En conséquence, poursuit-elle, “ma mère et mes frères ont été tués, et j’ai survécu. Je lui criais dessus, lui disant que nous étions des civils. Après avoir cessé de tirer, le soldat s’est approché de moi, a levé son arme sur ma tête, l’a baissée, puis m’a traînée au loin”.

Elle a déclaré à l’équipe de l’Euro-Med Monitor : “Lorsque j’ai demandé à rester avec ma famille, il m’a dit de me taire. Ensuite, un autre soldat m’a fait sortir de la maison et m’a ordonné de partir. Je suis sortie pieds nus et j’ai vu que des chars avaient encerclé la zone et étaient positionnés aux deux extrémités de la rue”.

Les soldats lui ont tiré dessus, a ajouté Abu Hasira, et l’une de leurs balles a touché sa main gauche. “J’ai alors couru pieds nus sur le verre et les pierres qui avaient volé en éclats dans les rues”, a-t-elle expliqué. “Mon pied saignait à cause d’un clou et ma main était également blessée, mais j’ai continué à courir à travers [les débris] jusqu’à ce que j’arrive à la maison d’un ami, qui se trouve à une courte distance de la zone assiégée de l’ouest de la bande de Gaza.

Les informations suivantes ont été fournies à l’équipe de l’Euro-Med Monitor par Maha Sweilem, infirmière au complexe médical Al-Shifa, concernant l’arrestation de son mari Abdulaziz Mustafa Salman par l’armée israélienne et la disparition forcée qui s’en est suivie : “Mon mari et moi travaillons comme bénévoles à l’hôpital ; par conséquent, après le bombardement de notre maison, nous avons déménagé à Al-Shifa [complexe médical] et nous y sommes restés”. Le jour du raid du 18 mars, a déclaré Sweilem, “je travaillais dans le bâtiment chirurgical, dans le service de soins intensifs de la poitrine. Nous étions une cinquantaine de personnes lorsque l’armée israélienne a demandé au personnel médical de quitter le bâtiment”.

Elle a déclaré : “Ils ont dit que nous reviendrions une fois qu’ils nous auraient rassemblés dans la cour de l’hôpital, mais ils ont pris 35 d’entre nous et ont relâché les 15 autres. Après leur avoir dit de quitter le bâtiment, ils ont tiré sur quatre personnes sous mes yeux, dont deux médecins qui ont été emmenés à l’hôpital baptiste pour y être soignés.”

Sweilem a déclaré à Euro-Med Monitor : “Mon épouse a été amenée sur la place et on l’a obligée à se déshabiller avant de l’arrêter et de l’emmener ailleurs. Mon épouse ne fait face à aucune accusation, à moins que l’armée ne considère comme un crime le fait de se porter volontaire pour aider et soigner les blessés”.

Ghassan Riad Qunita, qui vit près du complexe médical Al-Shifa, en face d’un cimetière récemment fouillé, a également parlé à Euro-Med Monitor après que le corps de son père a été trouvé le 8 avril dans les premiers stades de décomposition. “L’armée israélienne a pris d’assaut la maison vers 10 heures du matin le 19 mars, le lendemain de la prise d’assaut de l’hôpital. En raison de son âge avancé et d’une fracture du dos, mon père était incapable de se tenir debout et dormait donc sur le lit”, a déclaré Qunita.

“Pendant le raid, poursuit-il, ils ont rassemblé tout le monde à l’intérieur, divisé les hommes et les femmes, fait enlever leurs vêtements aux hommes et les ont torturés, sauf mon père, parce qu’il était trop vieux.

Qunita a déclaré : “Il a été emmené avec les femmes lorsqu’elles ont déménagé dans le sud, en même temps que les maris de la sœur de ma femme et de ma sœur, tous deux âgés d’environ 65 ans. Une fois dehors, ils ont constaté que les rues étaient très glissantes en raison des fortes pluies diluviennes”. Il explique qu’en raison de leur âge avancé et de leur épuisement, ils ont eu beaucoup de mal à soutenir son père : “Ils étaient incapables de marcher, et lorsque le mari de la sœur de ma femme s’est arrêté, le soldat leur a ordonné d’avancer et de le laisser, menaçant de leur tirer dessus s’ils ne le faisaient pas.

Qunita a expliqué à l’équipe de l’Euro-Med Monitor qu’ils avaient été forcés de laisser son père derrière eux, “dans la peur”, et que la famille l’avait “cherché partout” depuis lors. “Nous avons découvert son corps à l’intérieur du mur du bâtiment de chirurgie d’Al-Shifa [complexe médical] le 8 avril”, a-t-il déclaré.

Le Dr Khalil Ahmed Hamadeh, directeur général de la médecine légale et des preuves médico-légales, a déclaré à Euro-Med Monitor que les équipes médicales et médico-légales qui travaillent actuellement au complexe médical d’Al-Shifa ont beaucoup de mal à “rassembler les restes des victimes, à les inventorier et à identifier leurs propriétaires, d’autant plus que beaucoup d’entre eux sont “déformés” ou “ont déjà commencé à se décomposer”. Le médecin poursuit : “Nous essayons d’identifier les corps coupés des victimes, qui ont été enterrés avec des bulldozers et ont donc commencé à se décomposer de manière significative. Nous faisons tout notre possible, mais les corps sont incomplets et mutilés, et les restes et les parties de corps sont dispersés dans toute la zone.”

“Après la fin du siège, le personnel médical, infirmier et administratif présent à Al-Shifa [complexe médical] a disparu, et nous ne connaissons toujours pas leur sort”, a déclaré le Dr Jadallah Al-Shafi’i, directeur général des soins infirmiers à Al-Shifa, à l’équipe de l’Euro-Med Monitor. Au total, 47 personnes sont portées disparues, dont quatre victimes confirmées : 15 médecins, dont le technicien en anesthésie Ahmed Al-Maqadma ; 17 infirmières ; Mohammed Zaher Al-Nono, chef du département de pharmacie ; cinq techniciens de laboratoire (dont l’un a été tué par l’armée israélienne) ; Bahaa Al-Kilani, chef du département d’ingénierie et de maintenance ; et sept administrateurs.

“Des équipes médicales, en collaboration avec les municipalités, procèdent au comptage des corps, à la fouille des monticules de corps et de restes de victimes et à l’excavation des tombes”, a déclaré Al-Shafi’i à Euro-Med Monitor, “mais la majorité des corps sont inconnus, difficiles à identifier et décomposés”.

Ils ne peuvent pas être identifiés [immédiatement], et il n’est pas possible de les identifier en les examinant. Un grand nombre de corps ont été dispersés par le balayage. On peut découvrir un membre, un pied ou le crâne d’un cadavre, mais pas le corps entier”.

L’armée israélienne a commis ses crimes dans le complexe médical d’Al-Shifa au mépris flagrant du droit international humanitaire, en particulier des principes de distinction, de proportionnalité, de nécessité militaire et de la protection spéciale accordée aux hôpitaux civils et aux équipes médicales. L’armée israélienne a également, dans son massacre d’Al-Shifa, ignoré la protection accordée aux civils, y compris les personnes déplacées, qu’elles soient ou non en position officielle, car il est interdit de les prendre pour cible, même s’il s’agit de personnel militaire.

La destruction du complexe médical d’Al-Shifa doit être considérée dans le cadre de son symbolisme médical et sociétal pour les Palestiniens de la bande de Gaza et dans le cadre du crime de génocide perpétré par Israël contre le peuple palestinien de la bande de Gaza, qui se poursuit depuis le 7 octobre 2023. Sa destruction est une preuve supplémentaire du plan systématique, organisé et général d’Israël visant à détruire la vie des Palestiniens de la bande de Gaza. Israël vise à faire de la bande de Gaza un endroit inhabitable, dépourvu des éléments les plus élémentaires de la vie et des services de base, par une série de crimes intégrés, dont le plus grave est le ciblage systématique et généralisé du secteur de la santé, c’est-à-dire le mettre hors service par la destruction et le siège, l’amener au point de non-retour, et priver les Palestiniens des chances de survie, de vie, de rétablissement, et même d’abri.

Les institutions politiques et militaires israéliennes ont tenté de priver les hôpitaux de Gaza de leur protection juridique internationale spéciale, car ils font partie des biens civils protégés par le droit international. En outre, Israël a prétendu que des factions armées utilisaient les hôpitaux comme quartiers généraux militaires et/ou bases pour des attaques militaires, sans fournir de preuves à l’appui de ces affirmations, qui visent à justifier leur destruction. Il est important de rappeler que les hôpitaux civils bénéficient d’une protection juridique internationale unique qui doit toujours être respectée et que tous les civils qui s’y trouvent doivent être protégés des dangers des opérations militaires, y compris le ciblage et le siège.

Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme fait partie des organisations internationales présentes et actives dans la bande de Gaza. Il a la responsabilité d’enregistrer toutes les preuves médico-légales relatives aux crimes graves perpétrés par Israël à l’intérieur et à l’extérieur du complexe médical d’Al-Shifa et d’entendre les témoignages des victimes et des témoins.

La communauté internationale doit agir rapidement et avec force pour défendre les civils palestiniens contre le génocide qu’Israël commet dans la bande de Gaza depuis six mois. Cette action doit inclure la protection des malades, des blessés, des déplacés, du personnel médical et des journalistes, ainsi que l’exercice d’une véritable pression sur Israël pour qu’il mette fin à ses crimes graves dans la région, y compris ceux commis contre les installations médicales, ainsi qu’au déplacement forcé et à la famine dont sont victimes les civils.

Traduction AFPS-Rennes