18ème campagne solidaire de cueillettes des olives en Palestine occupée - Lundi 7 octobre

A Deir Istiya, nous sommes accueillis par Razeq, ainsi que deux anglaises et quatre islandaises de l’association International Women Peace Service. Elles participent aux manifestations et rapportent à l’ONU les injustices dont elles sont témoins.

Nous partons tous ensemble vers Wadi Qana, vallée fertile située en zone C, un parc naturel très convoitée par les israéliens.

Au creux de la vallée, un cours d’eau assure en partie l’irrigation pour les cultures des paysans palestiniens : citrons, oranges, grenades et selon les saisons du blé et quelques légumes.

Sur les crêtes qui bordent la vallée, les colonies s’étendent d’année en année. Il y en a au moins sept. On les identifie facilement aux grillages, à la végétation, aux toits rouges et aux pylônes électriques.

Il est trop tôt dans la saison pour cueillir, nous parlons avec les cinq paysans qui nous accueillent sur leurs terres. Ils nous expliquent les difficultés quotidiennes qu’ils rencontrent pour continuer à cultiver dans cette vallée : les agressions sur leurs trajets, les pollutions qui viennent des colonies, la présence des sangliers et des lièvres introduits par les colons, le sabotage des systèmes d’irrigation, les mauvaises routes, l’interdiction de les réparer, l’interdiction de bâtir des abris saisonniers, le manque d’électricité, la destruction des cultures par les soldats israéliens, …

Entre deux discussions politiques, Yasser joue de sa flute métallique, shibabi, accompagné au chant par Razeq.

Ils évoquent les prix qui sont insuffisants pour vivre, la concurrence des pays voisins, l’incompétence de certains fonctionnaires de l’autorité palestinienne. En quittant le site nous nous reposons sous un eucalyptus, cet espace est fréquenté par de nombreux palestiniens.

À Deir Istiya nous montons au château avec Zuhair jusqu’au point le plus haut où nous avons pu observer toute la ville.

Pendant ce temps là, à Farkha, les bulldozers de l’armée israélienne détruisaient en une heure 4 000 mètres carrés de plantations d’olive, de vignes et de figuiers sur lesquels un paysan travaillait depuis 2 ans. Bien qu’il ait ses titres de propriété, il recevait depuis 45 jours des ordres de remettre le terrain à son état initial. En effet, les autorités israéliennes détournent une ancienne loi pour s’approprier les terres non cultivées. Cerise sur le gâteau, ou pois-chiche sur le houmous, l’armée israélienne va lui envoyer la facture des travaux de destruction de ses cultures…

Les habitants de Farkha mobilisent déjà tous leurs réseaux pour participer à reconstruire les terrasses et replanter.

Au repas du soir, en nous racontant la journée à Farkha, Baker cite le poète Mahmoud Darwich : “Inscris, que je n’ai pas de haine pour les hommes, que je n’assaille personne, mais que si j’ai faim, je mange la chair de mon usurpateur.”
Cela nous rappelle le slogan “Les banquiers nous affament, bouffons-les”

18ème campagne solidaire de cueillettes des olives en Palestine occupée - Dimanche 6 octobre

Aujourd’hui, nous avons été cueillir des olives dans deux champs de deux fermiers différents à Qarawat Bani Hassan. Nous avons travaillé accompagné d’amis ou de membres de la famille (enfants, grand-mère…).
Ce village est situé à 500 m à l’ouest de Havre Yahir, colonie israélienne non officielle, proche d’Ariel, colonie légalisée par le gouvernement israélien (mais illégale aux yeux de la communauté internationale).

Cette colonie de 20 000 habitants en 2015 ne cesse d’empiéter sur les territoires palestiniens.
Nous sommes partis de Farkha dans 4 taxis. Nous avons pu noter une différence d’aménagements urbains en arrivant sur le secteur (notamment l’état des routes) et surtout le niveau de sécurité autour de cette colonie. On est passé devant 3 checkpoints avec gardes armés, d’autres checkpoints qui peuvent être actifs rapidement et devant deux miradors.


Le centre du village de Qarawat est en zone A et la périphérie en zone C. Les maisons palestiniennes de la zone C sont construites sans autorisation car les permis de construire sont systématiquement refusés aux palestiniens, elles peuvent donc être détruites à tout moment.
Pour rappel, en Cisjordanie (terres palestiniennes) :
Zone A : autorité palestinienne
Zone B : autorité administrative palestinienne et autorité sécuritaire conjointe israélo-palestinienne
Zone C : autorité israélienne.

Nous étions divisés en deux groupes. Les membres de chaque groupe expriment une bonne ambiance entre discussion et chants palestinien. La cueillette d’olives est agréable et les pauses thé régulières.


En tout, nous avons cueilli l’équivalent de 6 sacs. Pour info :
Un sac = 40 à 50 kg d’olives = 15 litres d’huile d’olive (et de coude…)
D’après la plus jeune participante : cueillir des olives est aussi rigolo que de péter du papier bulle ou de monter à 10 dans un taxi.

Pour anecdote : les chauffeurs attachent leur ceinture de sécurité en zone sous autorité israélienne et la détachent ailleurs…

Après un déjeuner tardif, nous avons été dans le centre de Farkha à la rencontre de la coopérative des femmes (conserverie, traiteur et notamment leur école festival annuel). Ce regroupement est composée de 18 femmes qui se retrouvent tous les jours à tour de rôle et selon la demande. Elles produisent du shatta (harissa), “makdouss” (aubergine aillée sur concassée d’amandes), des concombres lacto-fermentés, du miel et des savons. La demande est importante. Elles vendent de Naplouse à Salfit et visent le commerce à l’international en commerçant par la Jordanie où elles ont déjà des demandes.


Leurs adhésions de 320 dinars jordaniens et leur travail leur rapportent 8 shekel de l’heure (2 euros) soit l’équivalent du smic palestinien.

L’olivier planté en 2017 par les cueilleurs de l AFPS grandit tranquillement.

18ème campagne solidaire de cueillettes des olives en Palestine occupée - Samedi 5 octobre

Premier jour à Farkha

La date officielle du début de la récolte des olives est reportée à la mi-octobre. Nous sommes allés travailler sur l’éco-jardin de Farkha, le premier village palestinien du réseau international des éco-villages. Le jardin est construit sur une pente avec des terrasses et des murs en pierres sèches. Nous avons déplacé de la terre pour élargir un chemin et enrichir une parcelle.


Les murs servent à retenir le sol et l’humidité. Ils cultivent des pommes de terre dans des pneus remplis de terre, plutôt que de les jeter et qu’ils finissent brûlés. Une autre technique de rétention d’eau a été copiée sur un éco-village marocain qu’ils ont visité à leurs débuts : une spirale de pierres et un tuyau de goutte à goutte.
Après un festin de makloubé, nous sommes allés visiter Salfit. Entre course en taxi à sept dans la voiture et un café sur la place Intifada, nous avons assisté à une réunion entre les fermiers et les représentants de la municipalité. Lors de cette réunion, les fermiers choisissent celui d’entre-eux qui sera chargé de la collecte des fonds pour financer l’entretien des chemins agricoles et la surveillance des parcelles.


Nous avons vu le coucher du soleil depuis les maisons ottomanes de l’ancien village, au sommet de la colline.


Demain nous allons cueillir les olives pour deux familles dans le village de Qarawat près de Byddia.

À suivre…

18ème campagne de cueillette des olives dans les territoires palestiniens occupés par Israël

Notre groupe local de l’AFPS organise pour la 18ème année consécutive le départ de volontaires pour assister les paysans palestiniens menacés d’expulsion afin qu’ils puissent accéder à leurs propirétés et y récolter le fruit de leur travail.

Cette année, la récolte va être légèrement décalée par rapport à nos prévisions : le ministère palestinien de l’agriculture vient d’annoncer un report de la date officielle de démarrage des cueillettes (le 10 octobre au nord de Jérusalem et le 15 au sud…).

Du coup, le premier groupe de volontaires, déjà arrivé sur place va peut-être commencer par… cueillir des citrons !

À partir de demain, nous devrions recevoir un compte-rendu journalier des cueillettes, publié sur ce site.

Bon courage à nos amis volontaires et à nos partenaires palestiniens !

et bonne lecture à vous !!!

Cueillette des olives 2018 : des cueilleurs témoignent ! Regardez la vidéo !!!

Deux jeunes militants de Montpellier ont participé aux cueillettes et ont réalisé un film pour témoigner !  Depuis dix-sept ans nous organisions de telles missions de solidarité avec la résistance civile des paysans palestiniens, et nous n’avions pas encore réussi à faire un documentaire : un grand merci à eux pour leur contribution à la popularisation de la lutte contre la colonisation, pour la justice et l’égalité !

Une nouvelle campagne de cueillettes est en préparation : n’hésitez pas à nous contacter pour vous y préparer et y participer ! Nous ne manquerons pas de vous inviter à nos réunions !