Cueillette a Jayyous, district de Qalqilya, ville complètement enclavée suite au grignotage israélien des terres les plus fertiles et irriguées malgré les manifestations quotidiennes qui ont eu lieu contre la construction du mur et pour repousser son implantation.
Nous récoltons dans un champ à 200 mètres du mur, appartenant à une femme très active pour son village. Par solidarité, le PARC (Palestinian Agricultural Relief Committees) a organisé une journée collective avec une douzaine de jeunes des villages voisins, des internationaux et des locaux (dont Raki le caméléon). En tout, une quarantaine de personnes. Du coup, télévision, banderoles, musique, chants patriotiques sont de la partie.
Les villageois nous disent qu’ils reçoivent aussi quelquefois des volontaires Israéliens, la cueillette est active, bien organisée et ils en profitent également pour faire la taille annuelle à la tronçonneuse.
Des pizzas palestiniennes viennent récompenser les efforts et nous réunissent à l’ombre d’un olivier.
Le maire du village souhaite après la cueillette nous montrer le mur (ici matérialisé par un grillage et des barbelés) et notamment une barrière qui devrait leur permettre d’accéder à leurs champs mais qui est fermée depuis six mois. Arrivés sur place, nous avons la surprise de rencontrer deux femmes Israéliennes appartenant au Machsom Watch, une organisation qui veille à faire respecter les droits dans les territoires occupés.
Il y a des traces anciennes d’incendie au niveau de la deuxième barrière et la première semble actuellement soudée. Le temps que le maire explique la situation aux deux observatrices, un pick-up de l’armée Israélienne s’arrête de l’autre côté et quatre militaires en sortent.
Un peu de temps encore et deux d’entre eux ouvrent la barrière noircie de fumée et se rapprochent pour parler avec le maire qui les interpelle. Discussion brève et relativement calme mais qui s’achève sur le constat que la porte va bien rester fermée.
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Direction Jifna pour la fin de l’après-midi où deux des volontaires du groupe sont intervenus avec l’AFPS il y a 23 ans sur la restauration de la citadelle. Découverte d’un village où chrétiens (700 habitants) et musulmans (1500 habitants) cohabitent en bonne entente, depuis l’arrivée des réfugiés en 1948.
A chaque déplacement depuis Farkha, nous sommes frappés par la forte densité et l’extension des colonies et des camps militaires dans les territoires palestiniens. Que nous soyons au cœur de la Cisjordanie (comme hier à Jenine) ou sur les zones frontières (comme aujourd’hui près de Qalqilya), nous observons des miradors, des barbelés Dannert, des postes de contrôle aux routes vers les colonies et des soldats armés.